« Bonjour,
Je suis une jeune instit de CM2 et j’aimerai votre aide pour aborder la période « l’extermination des juifs par les nazis, un crime contre l’humanité » prévue dans les programmes.
C’est une période très importante mais aussi très difficile à expliquer à des jeunes enfants….
Pourriez vous m’indiquer une progression à suivre, les thèmes à aborder, les documents montrables……
Merci d’avance
Ségolène Penet »
Ma réponse à cette jeune collègue :
« Chère collègue,
Je n’ai certes pas les compétences didactiques pour étudier cette question.
Ce que je peux vous recommander, c’est l’abord par le conte « Pillango ou la petite fille sans nom » qui se trouve sur mon site à l’adresse : https://memoirejuive.fr/introduction-au-conte-pillango-ou-la-petite-fille-sans-nom/
Ensuite, à partir de cette histoire (vécue !), on peut commencer à décrypter.
Point n’est besoin d’images des charniers de la libération des camps.
Il faut montrer la présence des soldats nazis sur le territoire, la discrimination (l’étoile jaune) de préférence avec des images d’enfants qui la portent, une image des rafles, une image de trains, une image de camps (barbelés, miradors) pour aider les enfants à fixer ce lieu comme le lieu final.
La description des chambres à gaz et des fours crématoires se fera sans images, dans un murmure, comme une chose grave et triste à raconter.
Cordialement,
Dominique Natanson »
Tous les textes en italiques sont tirés du conte.
« Pillango (qui veut dire papillon en hongrois)«
Pourquoi cette famille hongroise s’est-elle retrouvée en France : les actes de violence contre les juifs en Europe. Repérer la Hongrie sur la carte.
« Un peu plus tard, de grands oiseaux noirs se sont envolés du Bourget tout proche… «
« Le bruit des bottes d’hommes habillés de noir avec un drôle de dessin sur le revers de la veste.
Ils chantaient Alli, Allo«
Pillango aimait bien chanter sauf la prière qu’il fallait entonner pour un vieux monsieur que les maîtresses appelaient Maréchal.
Elle fit des étoiles jaunes comme le soleil d’été, dans lesquelles elle avait rebrodé en noir le mot «JUIF». Elle en avait cousu une sur le tablier de sa fille
Avant d’arriver à l’école, elle vit que Déborah et David portaient la même étoile, ceux-ci dirent à la petite fille, que leurs parents avaient été les chercher au commissariat.
Six mois après un homme est venu chercher maman Feigele pour la conduire jusqu’aux petits bâtiments qu’elle avait vu construire. Elle a également pris le train, peut-être allait-elle retrouver son mari chéri.
Un jour, des policiers sont venus chercher le papa de Pillango pour aller le conduire à côté des grandes tours blanches. Les bâtiments étaient entourés de fil de fer haut, haut… s’il se penchait vers la gauche, il pouvait deviner le jardin où ne jouait plus son cher petit papillon.
Chaque matin, Pillango voyait son papa qui lui envoyait des baisers, c’était défendu car les gardes punissaient ceux qui faisaient des signes Il y avait même des enfants tous badgés de jaune…
Un jour, des policiers sont venus chercher le papa de Pillango pour aller le conduire à côté des grandes tours blanches. Les bâtiments étaient entourés de fil de fer haut, haut… s’il se penchait vers la gauche, il pouvait deviner le jardin où ne jouait plus son cher petit papillon.
Chaque matin, Pillango voyait son papa qui lui envoyait des baisers, c’était défendu car les gardes punissaient ceux qui faisaient des signes Il y avait même des enfants tous badgés de jaune…
Les bus de la rafle du Vél’d’hiv’ (16-17 juillet 1942)
Six mois après un homme est venu chercher maman Feigele pour la conduire jusqu’aux petits bâtiments qu’elle avait vu construire. Elle a également pris le train, peut-être allait-elle retrouver son mari chéri.
Convoi de déportation
Ensuite, plus de papa, plus rien, rien qu’un petit nuage de fumée devant le soleil.
Les hommes noirs et les chiens l’ont dirigée vers un lieu où il y avait comme un feu d’artifice rouge, jaune, immense. Les étincelles crépitaient et montaient dans le ciel, portées par une spirale de fumée grise et blanche.
Les fours crématoires
Des personnes qui croyaient bien faire ont caché Pillango, elle aurait préféré être avec papa et maman, elle ne voulait pas jouer à cache-cache. Pillango n’avait plus rien : ni parents, ni amis, ni même de nom, elle était devenue indésirable. Il est vrai qu’elle était en danger de mort si elle sortait.
Elle était devenue transparente parmi les filles de son âge qui riaient qui jouaient. Elle ne voulait ni pouvait pleurer (peut-être qu’un jour les hommes noirs lui rendraient ses parents…) Pillango rêvait à la vie d’avant, et aussi à la vie d’après, lorsqu’elle serait de nouveau dans sa maison avec Papa et Maman.