Compte-rendus de voyages vers Auschwitz
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Dans la presse
Voici des compte-rendus, parus dans la presse, de voyages à Auschwitz :
Des Lyonnais à Auschwitz : un voyage pour la mémoire
Un voyage organisé par la Chaire des droits de l’homme et la ville de Lyon a réuni tout dernièrement des élus, des personnalités, des étudiants et lycéens pour la visite en Pologne au camp d’extermination d’Auschwitz.
Quelques jours avant la commémoration du souvenir des déportés, la chaire lyonnaise des droits de l’homme, présidée par le bâtonnier Ugo Iannucci, a organisé pour la septième année consécutive un déplacement à Auschwitz-Birkenau en Pologne. Ce voyage du souvenir s’est déroulé en présence d’élus – le maire de Lyon Gérard Collomb notamment – d’avocats, le bâtonnier Eric Jeantet en tête, d’étudiants et de lycéens, soit plus d’une centaine de participants. Emotion et recueillement ont présidé ce déplacement fait chaque année « pour entretenir la mémoire et montrer aux jeunes générations la forme extrême de la barbarie nazie planifiée à une échelle industrielle mais également pour entretenir l’esprit de résistance », déclarait sur place le bâtonnier Iannucci. Pour la plupart des participants, et notamment pour Gérard Collomb, il s’agissait de la première visite dans des camps de concentration et d’extermination. Une visite qui s’est déroulée en silence à l’écoute des guides qui égrenaient les chiffres atroces et les conditions des massacres perpétrés par les SS sur 438 000 juifs hongrois et 21 000 tziganes à Auschwitz. Résultat de la politique « Nuit et brouillard », mise en place dès 1941 pour éliminer de façon systématique les « sous-hommes » qu’étaient pour les nazies les juifs, les tziganes, les communistes ou les homosexuels. Dès 1941 commencent les premiers gazages au zyklon B puis, en 1942, Himmler ordonne que le camp devienne un centre d’extermination pour déportés juifs. C’est alors que de façon machiavélique les nazis, après une sélection systématique, gazent des centaines de milliers de prisonniers dès leur arrivée. Quant aux autres ils subiront des conditions de détention atroces que le visiteur imagine en parcourant les deux sites où il est difficile de contenir son émotion. Les jeunes lycéens du voyage ont beaucoup questionnés le bâtonnier Iannucci ou William Goldberg, président de la ligue des droits de l’homme, s’interrogeant notamment sur les motivations qui ont conduit « un homme ordinaire, étudiant en droit, comme Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, jugé et condamné à Lyon quarante ans après ses crimes, à devenir un bourreau sanguinaire ». « En tout homme sommeille peut-être un tortionnaire. C’est pourquoi il convient d’être vigilant face aux actes de racisme et d’antisémitisme et d’entretenir la mémoire tout en inculquant aux jeunes générations l’esprit de résistance », précise Ugo Iannucci.
Le TOUT LYON, édition web, mai 2004
Dépêche paru dans actu Voilà en 2004
De Graz à Auschwitz, des élèves autrichiens enquêtent sur une enfance juive
29/04/2004 Après un an d’enquête, des lycéens autrichiens racontent dans une exposition le destin tragique d’Adele Kurzweil, une adolescente juive de Graz (sud) morte à Auschwitz après un exil en France, une nouvelle façon d’enseigner l’Holocauste dans le pays.
« C’est l’histoire d’une adolescente racontée par des lycéens à des camarades de leur âge, une façon efficace de sensibiliser les jeunes », explique l’initiatrice du projet, Hanna Papanek, une ethnologue américaine.
Selon elle, cette initiative peut devenir un modèle pour enseigner l’ignominie que fut l’extermination par les nazis de 6 millions de juifs en Europe durant la Deuxième guerre mondiale.
Rien qu’en Autriche, 65.000 Juifs furent tués tandis qu’environ 125.000 parvenaient à fuir à l’étranger.
« A travers une existence concrète, le récit de l’Holocauste suscite davantage de compassion », explique-t-elle à Vienne où elle est venue présenter l’exposition.
Plusieurs panneaux rassemblent des lettres, des documents administratifs et des photos, accompagnés d’explications historiques, retraçant le monde d’Adele, de la montée de l’antisémitisme en Autriche dans les années 20 jusqu’au camp d’Auschwitz en passant par Paris et Montauban (sud-ouest de la France), où elle s’était réfugiée avec ses parents.
Après l’ »Anschluss », l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en 1938, le père d’Adele, Bruno Kurzweil, un avocat social-démocrate de Graz, a été interdit d’exercer. Il a choisi l’exil en France, avec sa femme et sa fille, avant d’être pris dans une rafle de la police du gouvernement de Vichy durant l’été 1942.
L’enquête « a été un travail dur, mais très intéressant », raconte Julian, l’un des 16 lycéens de Graz ayant travaillé sur l’exposition. Aujourd’hui, il accomplit un service civil pour une association de réfugiés. « C’est ce projet, qui m’a donné envie de m’engager », dit-il.
« Cette expérience représente un nouveau modèle de travail entre historiens et élèves, une innovation pédagogique importante », estime l’historien Heimo Halbrainer, qui a coordonné le travail des lycéens.
L’idée de Mme Papanek, elle-même juive d’origine allemande exilée d’abord en France puis aux Etats-Unis, est née à Paris il y a quelques années.
Alors qu’elle feuilletait un ouvrage au Centre de documentation juif contemporain à la recherche d’éléments historiques pour écrire un livre sur l’exode de sa famille, elle tomba sur une photo de son amie d’enfance: celle d’Adele Kurzweil…
« J’avais l’impression qu’elle me regardait comme un cadavre dans un cercueil ouvert. Je savais déjà qu’elle n’avait pas survécu à la guerre », raconte avec émotion Mme Papanek.
A côté de cette image, un article est reproduit, évoquant une exposition sur l’histoire d’Adele reconstituée par des élèves d’un lycée de Montauban (sud-ouest), après la découverte des valises de la famille Kurzweil, contenant de nombreux documents, en 1990 dans le grenier d’un poste de police d’Auvillar, près de Montauban.
« Nous étions à l’époque où l’on parlait beaucoup (du dirigeant de l’extrême droite autrichienne) Joerg Haider. J’ai pensé que ce serait très intéressant pour des élèves autrichiens », explique Mme Papanek.
Finalement, avec l’aide d’un historien de Graz, Heimo Halbrainer, et une militante d’association anti-raciste, Bettina Ramp, elle réussit à lancer un projet similaire en Autriche, soutenu par l’Union européenne, la province de Styrie, et la ville de Graz.
Près de 7.000 élèves ont déjà vu cette exposition, qui a également inspiré un livre, « La valise d’Adele Kurzweil », rédigé par M. Halbrainer.
AFP, 29 avril 2004
Dans des blogs
Quelques blogs rendent compte de voyages vers Auschwitz.
Ils mériteraient souvent d’être étoffés : voir par exemple http://michaelelbaz.skyblog.com/