Nadège Laici, de Genève, voudrait des renseignements sur le Ghetto de Varsovie
Sommaire
Création du ghetto
En 1939, il y avait 1.300.000 habitants à Varsovie dont 380.000 Juifs. La ville fut prise par l’armée allemande dès le début de la Guerre le 30 septembre 1939. Hitler lui-même vint parader dans Varsovie le 5 octobre 1939.
Dès l’hiver 1939-1940, les nazis commencèrent à persécuter les Juifs : obligation de porter un brassard avec l’étoile de David, identification des magasins juifs sur leurs vitrines, obligation de rendre les radios, interdiction de voyager en train (novembre 1939).
Bientôt, on rassemble les Juifs de Pologne dans des quartiers fermés : les ghettos. Il y eut d’abord un ghetto à Lublin et un à Lodz. Le ghetto de Varsovie fut créé le 12 octobre 1940 (jour de la fête juive de Yom Kippour). Puis il y eut ceux de Cracovie, de Lublin, de Czestochowa, de Kielce, de Lwow.
Le ghetto était formé par le centre de la ville de Varsovie. Il était entouré d’un mur de 3 mètres de haut et de barbelés.
L’entassement, la faim, la mort
Dans le ghetto, les conditions de vie sont inhumaines. On entasse là non seulement les Juifs de Varsovie, mais aussi ceux des campagnes voisines et des petites villes environnantes. Le chômage, la perte des repères, l’entassement, la sous-alimentation la maladie vont vite faire des ravages.
« Sur le trottoir, un garçon mort. A côte, trois garçons réparent des rênes avec de la ficelle. Un coup d’oeil sur le mort, ils s’éloignent de quelques pas sans interrompre leur jeu.»
Janusz Korczak, Journal du ghetto, 1942.
Janusz Korczak était un très célèbre médecin et pédagogue juif polonais. Directeur d’un orphelinat dans le ghetto, il suivit ses enfants dans la déportation et la mort le 5 août 1942.
Le rôle du Judenrat
Un « Conseil juif » (Judenrat) est créé par les nazis en octobre 1939. Il s’agit de dirigeants juifs auxquels les nazis s’adressent pour gérer la situation. Ils doivent faire régner l’ordre dans le ghetto et tentent, dans des conditions impossibles, d’améliorer le sort des habitants.
Une police juive (Jüdisher Ordmungsdienst) chargée de
maintenir l’ordre.
Lorsque le 22 juillet 1942, les Allemands annoncent une opération de «transfert des populations vers l’Est», c’est-à-dire la déportation vers les camps de la mort, le président du « Conseil Juif » du ghetto, Adam Tcherniakov, se suicida (23 juillet) pour ne pas avoir à livrer les enfants aux nazis.
Les déportations
Les déportations commencent. Une première vague d’arrestations a lieu entre le 22 juillet et le 12 septembre 1942 : 300.000 Juifs sont arrêtés et conduits au camp de Treblinka où ils sont exterminés. 5000 à 6000 personnes chaque jour sont ainsi emmenées vers la Umschlagplatz d’où elles sont déportées par trains vers le lieu de leur extermination! Il ne reste plus ensuite qu’environ 70.000 Juifs dans le ghetto dont la surface est rétrécie (voir plan ci-dessus ).
Une deuxième vague de déportations commence le 18 janvier 1943. Dès lors une résistance armée s’organise et les nazis ont de plus en plus de mal à arrêter les Juifs qui sont souvent les plus jeunes, qui se cachent et réussissent à se procurer quelques armes.
L’insurrection du ghetto de Varsovie
Le 19 avril 1943, les nazis décident de déporter les derniers Juifs et pénètrent en force dans le ghetto encerclé : 16 officiers et 850 soldats participent à l’action. La résistance est pourtant très importante.
3000 Juifs participent à l’insurrection, mais seulement 600 sont armés, et mal armés. Ils profitent de leur connaissance du terrain, font communiquer entre eux les appartements en abattant des murs, se battent dans les caves transformées en « bunkers ». Le combat est inégal, désespéré, ils le savent.
Les combats sont acharnés, les nazis doivent détruire les immeubles et prendre les caves, les unes après les autres.
Le général Jürgen Stroop doit faire venir des renforts: plus de 2000 hommes avec des chars, pour briser la résistance du ghetto.
La fin du ghetto
A la fin, les Juifs sont pris ou se suicident. Bien peu réussiront à quitter le ghetto par les égouts.
Ceux qui ne veulent pas être capturés et déportés, se suicident à l’arrivée des S.S. C’est ce que fera le 8 mai 1943 le chef de l’Organisation Militaire Juive, Mordechaj Anielewicz.
Le général Jünger Stroop peut déclarer à la mi-mai 1943, « le Quartier juif de Varsovie n’existe plus !» mais l’esprit des combattants du ghetto reste vivant.