
- Le 31 décembre 2001 à Créteil (94) : incendie d’une école juive et tentative d’effraction contre une synagogue.
- Le 3 novembre 2001 à Paris : tentative d’incendie d’une synagogue.
- Le 28 octobre 2001 à Marseille : incendie d’un jardin d’enfants israélite.
Ces attaques criminelles font écho à la vague d’agressions contre les lieux de culte et autres cibles qui ont frappé la communauté juive à l’automne 2000, suite à l’éclatement de la deuxième Intifada dans les Territoires palestiniens.
Outre d’éventuelles provocations qu’il ne faut pas exclure, ainsi que certaines formes de racisme déjà existant dans la société française, ces agressions sont de toute évidence des rebondissements malheureux, dans l’Hexagone, du conflit israélo-palestinien. Les agressions dont la communauté arabe a également été victime (essentiellement des invectives racistes) sont tout aussi condamnables, et illustrent un climat délétère, porteur de tous les dangers.
Ces incidents, d’où qu’ils viennent, sont inadmissibles. Ils confirment, si besoin était, la nécessité d’un travail de prévention de longue haleine. Notamment par l’éducation des jeunes (et moins jeunes) aux valeurs de démocratie et de laïcité, avec des projets dans lesquels des personnes d’origines différentes peuvent se rencontrer afin de mieux se connaître. Mais surtout il s’agit de donner un sens politique aux événements, seul capable de dégager les uns et les autres de réflexes communautaristes.
Se démarquer de la politique israélienne
Il faut donc, à l’intérieur de la communauté juive, se démarquer de la politique répressive menée par Israël dans les Territoires palestiniens. L’image ainsi projetée par » l’État juif » sur les Juifs du monde entier est catastrophique. Outre notre indignation du sort fait au peuple palestinien, la politique de domination coloniale menée par le gouvernement Sharon-Pérès (surtout le non respect du droit international) provoque indéniablement des sentiments de frustration chez nos concitoyens d’origine arabe, comme elle soulève de nombreuses questions dans la population française en général. Cette frustration est ressentie à l’encontre de » l’État juif « , et donc à l’encontre des Juifs tout court. En fait, cet amalgame est erroné, car les Juifs de France ne sont pas des Israéliens, et ils ne sont pas tous sionistes. Mais cette confusion, volontairement entretenue par la plupart des dirigeants de notre communauté, est en train de jeter l’huile sur le feu. Ces mêmes dirigeants communautaires ont la fâcheuse habitude d’accuser » d’antisémitisme » quiconque ose critiquer la politique israélienne. Cela n’arrange pas les choses, c’est le moins que l’on puisse dire.
Forum international de lutte contre l’antisémitisme
Le gouvernement israélien vient de créer un « Forum international de lutte contre l’antisémitisme« . Qu’il se retire des Territoires occupés ! Voila qui serait autrement plus efficace pour enrayer les attaques dont la communauté juive fait l’objet. En proclamant la France « le pire pays occidental pour l’antisémitisme », Michael Melchior, Vice-ministre (travailliste) des Affaires étrangères du gouvernement israélien, s’ingère ainsi dans les affaires intérieures françaises, et pas tout à fait de manière désintéressée. Car il a aussitôt annoncé que Tel-Aviv augmenterait les aides financières accordées aux Juifs français qui choisissent d’immigrer en Israël. In fine, les autorités israéliennes profitent des récentes attaques antisémites à l’étranger, qu’elles manipulent à leur gré. Tout ce qui les intéresse dans ce domaine, c’est de renforcer l’immigration juive en Israël.
Le bouquet final
Mais il y a pire. L’Agence juive (chargée d’accueillir les nouveaux immigrés) ne les loge pas toujours à l’intérieur de la Ligne verte (la frontière internationalement reconnue d’Israël), mais souvent dans les colonies d’implantation en Territoires occupés ! Trompeuse envers les immigrants, illégale au regard du droit international, provocatrice envers les Palestiniens, cette politique constitue un crime contre la paix.
UNION JUIVE FRANÇAISE POUR LA PAIX